« Au tout début, il s’agit tout simplement d’un de ces livres à la couverture criarde, publié en 1964, et imprimé par les presses Ars Polona de Varsovie. Le numéro 111 de la collection du Rayon fantastique, que Hachette et Gallimard avaient créé conjointement afin de ne pas se faire concurrence sur ce marché naissant mais méprisé de la littérature de science-fiction. »
– Extrait du Livre Perdu
Amazonies Spatiales est un projet qui a pour objectif d’esquisser l’avenir de l’Histoire de l’espace. C’est également une fabrique d’histoires au pluriel, entre récits à écrire et univers à imaginer. Au cœur de tous ces écrits se trouve un ouvrage mystérieux : le Livre Perdu.
Remis à chaque auteur·rice dès le premier jour de la résidence, c’est à la fois le socle du projet et la pierre angulaire des récits à venir. Celui-ci introduit la figure centrale des Amazonies Spatiales, Vincente Yáñez Pinzón, ainsi que les motifs d’ancrage. Il s’agit de personnages, de décors ou d’éléments (sur)naturels qui devront apparaître dans les récits à horizon 2075.
Chaque auteur·rice s’en est vu attribuer un parmi la liste suivante :
- Sylviane, une femme enceinte
- L’Astrophysicien aveugle
- Un·e Astronaute dans les marécages, visière étoilée
- Une fusée, un engin spatial
- La Clairière dans la jungle
- Un nouveau né, debout et proférant un discours
- Une Chamane, une vieille femme, le corps couvert de feuillages, de plumes et de lambeaux de tissus, et peint de signes venant d’un alphabet inconnu
- Un chercheur d’or au cou orné d’un collier d’oreilles coupées, visage et mains boueuses d’avoir creusé dans la mine
- Une très ancienne météorite, grosse comme le Ritz
- Une étudiante métisse, petites lunettes rondes à la Trotski, yeux qui lancent des éclairs, dans sa main gauche de droitière : un revolver de fabrication soviétique
- Un Rayon de soleil
- Une Fourmi
- Un Arbre
- Un Martien à l’ancienne
- Une figure vide, l’inconnue nommée : x
Le Livre Perdu est le fruit de l’imagination débordante de Lancelot Hamelin, romancier et coordinateur des auteur·rice·s de la résidence. C’est lui qui a donné vie au personnage énigmatique de Vincente Yáñez Pinzón et fixé la temporalité des récits de la résidence à horizon 2075.
Quant à la richesse de l’univers graphique du Livre Perdu, on la doit à l’illustratrice Cameron Brooks. Son trait de crayon unique, entre personnages oniriques et inspirations solarpunk, vient compléter très naturellement – et avec brio – l’excellent travail de plume de Lancelot.
Pour finir, le personnage Vincente Yáñez Pinzón et tous les motifs d’ancrage inventés par Lancelot Hamelin sont disponibles en licence libre via Creative Commons CC BY-SA et Art Libre. Et pour cause : Amazonies Spatiales est un univers ouvert à toutes et à tous. Et si la perspective d’une voyage littéraire vous fait rêver, libre à vous de repartir des fondations du projet, afin de créer à votre tour, vos propres aventures spatiales.